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MÉMOIRE D'UN GROUPE DE PEINTRES DE MONTRÉAL*


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  1. Définition de ce groupe: Il ne s'agit pas ici de faire valoir l'avis d'une école, d'une coterie, des tenant enragés de telle ou telle esthétique; il s'agit plutôt de faire valoir devant la Commission les moyens pratiques d'aider la peinture canadienne, à l'étranger et chez nous. Ceux qui signeront ce mémoire peuvent fort bien n'avoir en tête que ce désir de faire progresser au Canada l'art de la peinture, d'améliorer le sort de nos artistes.
  2. État de la peinture canadienne: La peinture canadienne tente avec quelque succès déjà, de sortir du régionalisme et aussi, bien entendu, de l'académisme. Des artistes cherchent des voies nouvelles, travaillent à créer la peinture canadienne de l'avenir. En gros, on peut partager nos artistes en deux groupes: ceux qui exploitent des formules conventionelles et ceux qui sont sans cesse à la recherche d'un art neuf. Il est convenu (en tout cas, c'est là une vieille habitude) que les chercheurs en art en reçoivent pas, ou peu, l'appui des organismes officiels. Ces derniers ne protègent généralement que ce qui est admis, accepté, catalogué, de tout repos. Il faut trouver un remède à cet état de chose.
  3. Ce qui manque matériallement à nos peintres: C'est assez simple: non seulement il faut qu'ils n'aient pas tout contre eux, mais nos peintres on besoin d'un climat favorable, de
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    conditions matérielles qui leur soient d'un secours constant.

    • a) Il faudrait à nos artistes un centre culturel, une centre de réunion de tous les arts, un foyer pour tout ce qui est vivant dans notre pays: la musique, la littérature, le théâtre, la danse, le cinéma d'art, l'artisanat, l'édition, la sculpture, la peinture, etc. Et cela au bénéfice de nos compatriotes et dans le but de nous faire connaître sous notre vrai jour par les étrangers qui viennent chez nous.
    • b) De plus, il faudrait des salles d'exposition bien organisées dans toutes les grandes villes canadiennes. Dans ces salles, on présenterait au public la peinture canadienne contemporaine, la peinture des maîtres anciens, la peinture conemporaine étrangère de valeur, etc.
    • c) IL faudrait que l'on accorde des bourses d'étude à nos artistes débutants, à l'exemple des grands pays civilisés. Plus tard, si notre pays possède un véritable centre culturel, il faudra songer à donner des bourses à des jeunes artistes étrangers pour qu'ils viennent travailler chez nous. En retournant dans leur pays, ils seront à peu près automatiquement nos ambassadeurs bénévoles. D'autres pays (notamment les États-Unis, la France et le Brésil) on fait avec succès cette expérience.
    • d) Il faut que nous songions à organiser d'importantes expositions canadiennes à l'étranger. (Par exemple, une exposition Turner qui voyage dans toute L'Europe donne à l'An-

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      gleterre un prestige considérable. Même chose pour le sculpteur Moore.) Nous n'avons dans ce domaine qu'à suivre l'exemple de pays plus soucieux que le nôtre de leur renommé internationale.

      Note: l'expérience prouve que les expositions de groupe sont moins effectives que les expositions particulières. Dans les expositions de groupe, on veut faire une part égale à tout le monde, on doit ménager trop de susceptibilités et l'on a toujours de la difficulté à écarter celui-ci au profit de celui-là. Résultat: dans ces expositions de groupe, le meilleur et le pire sont également représentés. Aussi, est-il rare que ces expositions ne donnent pas une impression de médiocre. Prenons donc l'exemple des grandes expositions anglaises ou françaises qui ont fait le tour du monde; elles étaient consacrées à un seul artiste.

  5. Autres moyens de servir nos peintres: L'Office National du Film pourrait tourner d'autres films sur les artistes canadiens: l'O.N.F. pourrait aussi demander le concours de nos peintres pour des documentaires consacrés à d'autres sujets que la peinture.

    Tous les pays font une propagande touristique, une publicité destinée à attirer l'étranger chez nous. Ce travail exige des artistes; trop souvent, il est confié à des artistes « commerciaux », comme on dit. Il faudrait que ce soient de vrais artistes qui participent à ces travaux de catalogues,

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    affiches, dépliants, etc, et non des fabricants de pancartes. Encore là, faisons connaître le Canada, mais sous son vrai jour.
  6. Expositions: Dès aujourd'hui, avant que nous possédions de véritables salles d'exposition dans nos grandes villes, il faut songer à utiliser tout ce qui existe comme salle et à préparer de nombreuses expositions qui circuleront dans toutes les villes où il est possible de montrer des oeuvres d'art au public. Ces expositions doivent être soigneusement préparées et l'on doit se préoccuper de les rendre d'un accueil aussi facile que possible aux visiteurs.

Dès aujourd'hui, également, on doit songer à d'importantes expositions canadiennes à l'étranger. Les ambassades canadiennes, autant qu'on le sache, sont bien disposées à cet égard et accueilleraient avec plaisir des manifestations de ce genre.

Dans l'espoir que ce court mémoire sera examiné sérieusement, nous demeurons vos tous dévoués,

Alfred Pellan
Peintre, professeur à l'École des Beaux-Arts de Montréal.

Gordon Webber, peintre,
Designer Professor School of Architecture

McGill Univ.
School of Art & Design
Museum of Fine Arts

Albert Dumouchel, Peintre, professeur à l'école des Arts graphique Montréal - Séminaire de Valleyfield.

Montréal le 10 novembre 1949.

*Groupe de peintres de Montréal. Mémoire d'un groupe de peintres de Montréal [à la Commission royale d'enquête sur l'avancement des arts, des lettres et des sciences au Canada]. Montréal : [s.n.], 1949. 4 feuilles. Avec la permission du Bureau du Conseil Privé.


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